L’emphysème chez les chevaux

26 avril 2021

L’emphysème, aussi appelé « maladie obstructive des voies respiratoires profondes » est une pathologie respiratoire chronique. Elle s’étend de la trachée jusqu’aux poumons et s’apparente à l'asthme chez les humains. L’intérieur des bronches se rétrécit, ce qui limite la circulation de l’air vers les poumons.


Comment les chevaux deviennent-ils emphysémateux ?

Bien qu'il existe une prédisposition génétique (les chevaux dont les deux parents sont emphysémateux présenteraient 44% de risques de contracter la maladie), l’emphysème se déclenche généralement à cause de facteurs environnementaux (moisissures, pollens, poussière, champignons, gaz irritants etc.).
La maladie peut également être engendrée par une hypersensibilité au foin ou par une infection respiratoire mal soignée.
Dans la majorité des cas, les chevaux atteints d’emphysème sont âgés de plus de 7 ans.


Quels sont les symptômes ?

Les symptômes les plus courants sont les suivants :

  • toux persistante (avec parfois des rejets de mucus)
  • écoulements provenant des naseaux
  • augmentation de la fréquence respiratoire (tachypnée)
  • muscles abdominaux qui se contractent anormalement
  • dilatation des nasaux
  • temps de récupération particulièrement long après l’effort, voir même incapacité à effectuer des efforts trop intenses


Bien évidemment, si vous repérez un ou plusieurs de ces symptômes, il faut contacter votre vétérinaire afin qu’il établisse un diagnostic.


Quels traitements existent-ils ?

Malheureusement, l’emphysème est une maladie incurable. Cependant, il existe des solutions pour améliorer le bien-être du cheval emphysémateux et éviter qu’il ne fasse des crises.

La gestion de l’environnement
Le box doit être évité autant que possible. L’idéal est de placer le cheval dans un pré pour éviter qu’il ne respire de la poussière. Si le pré n’est pas envisageable, un paddock avec un sol en terre ou en sable pourra convenir, mais il faudra penser à l’arroser en été afin de limiter l’envol de poussière.
Si le maintient au box est obligatoire, celui-ci devra être nettoyé très régulièrement (plafond compris) et le cheval ne devra pas être présent au moment du nettoyage pour ne pas être confronté aux vapeurs d’ammoniac. Il est également fortement conseillé de curer aussi régulièrement les box voisins. Si vous en avez la possibilité, choisissez plutôt un box ouvert sur l’extérieur qu’un box à l’intérieur d’une écurie. Sachez également que la paille est vivement déconseillée et qu’il sera préférable d’utiliser une litière de copeaux. Enfin, il faudra s’assurer que le foin n’est pas stocké à proximité du lieu de vie du cheval.

L’alimentation
Pour un cheval atteint d’emphysème, l’idéal est une alimentation sans foin. Malheureusement, il existe peu d’endroits qui possèdent des pâturages assez riches pour que le cheval puisse se passer de foin toute l’année. Il est donc conseillé de mouiller le foin avant de le servir ou d’investir dans un purificateur de foin. Il s’agit d’une sorte de malle qui diffuse de la vapeur et qui va permettre de débarrasser le foin de ses impuretés et de le réhydrater. En revanche, le roundballer est à bannir.
Concernant les granulés, il faudra éviter ceux qui ont tendance à se déliter ou les céréales concassés trop finement.

Compléments alimentaires
Il existe de nombreux compléments alimentaires, souvent composés à base de plantes, conçus pour améliorer le confort respiratoire des chevaux. Les plantes les plus utilisées sont l’eucalyptus, la nigelle, le plantain, l’échinacée, le thym, la menthe poivrée et la réglisse. Il s’agit de plantes aux propriétés expectorantes et antitussives.

Il est conseillé de demander l’avis de votre vétérinaire avant de donner un complément alimentaire à votre cheval.

La nébulisation
Il est possible de faire inhaler au cheval malade des huiles essentielles à l’aide de nébulisateurs spécialement conçu pour les chevaux. La nébulisation permet aux microparticules d’aller directement dans les poumons et d’atteindre les zones profondes de l’appareil respiratoire.
Attention cependant à ne pas jouer aux apprentis chimistes en élaborant vous-même des mélanges d’huiles essentielles. Il est vivement conseillé de vous procurer des aérosols et de consulter votre vétérinaire afin d’avoir son aval.

Traitement médical
Si l’état du cheval le nécessite (en période de crise ou pour les cas les plus sévères), votre vétérinaire peut être amené à prescrire un traitement médicamenteux. Il s’agit en général d’anti-inflammatoires qui ont pour but de réduire l’inflammation des poumons ou de bronchodilatateurs qui décontractent les fibres musculaires des voies respiratoires et permettent ainsi d’ouvrir les bronches. Ces traitements peuvent être administrés par injection, par voie orale ou par nébulisation.

 

 

Un cheval emphysémateux peut-il être travaillé ?

Les chevaux atteints d’emphysème peuvent continué à être monté, mais le travail doit être adapté à leurs capacités. Il est préférable de faire un échauffement très progressif et d’évoluer sur des surfaces non poussiéreuses. Le plus important est d’écouter votre cheval et de ne pas le pousser au delà de ses limites.

 

 

Texte rédigé par Mimines & Pattounes