Avoir des poules en centre ville c’est possible !

19 mai 2019

Vous rêvez d’œufs frais pondus par des poules bien traitées et qui ne finiront pas à l’abattoir le jour où leur production ne sera plus satisfaisante ? Alors adopter vos propres poules est sans doute la meilleure solution ! Mais quand on habite en ville, on y réfléchi à deux fois avant d’installer un poulailler dans son jardin, et c’est bien normal ! Sachez toutefois que vous avez tout à fait le droit d’élever des poules en milieu urbain. Voici ce que vous devez savoir si vous voulez vous lancer dans l’aventure.


La législation

  • Tout d’abord, il faut savoir que certaines villes interdisent d’avoir des poules dans son jardin. Il est donc primordial de vous renseigner avant d’adopter. D’autres communes, au contraire, encouragent les adoptions de poules : en 2014, la municipalité de Châtillon a offert deux poules ainsi qu’un poulailler à 20 foyers sélectionnés, afin de réduire leurs déchets.
  • Si votre habitation est soumise au statut de copropriété, assurez-vous que le règlement n’interdise pas la détention d’animaux de basse-cour. Il serait dramatique d’adopter des poules, de vous y attacher, et de devoir vous en séparer quelques mois après !
  • En ce qui concerne l’élevage d’agrément (si vous êtes un particulier et que vous ne commercialisez pas les oeufs de vos poules), il n’y a aucune distance minimale à respecter entre le poulailler et la limite de votre terrain ou l’habitation de vos voisins.
  • Vos poules ne doivent pas constituer une nuisance sonore ou olfactive pour votre voisinage : « Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l'homme, dans un lieu public ou privé, qu'une personne en soit elle-même à l'origine ou que ce soit par l'intermédiaire d'une personne, d'une chose dont elle a la garde ou d'un animal placé sous sa responsabilité. » (Code de la santé publique, article R. 1336-5). C'est pourquoi il est vivement conseillé de ne pas adopter de coq si vous vivez en milieu urbain et de nettoyer régulièrement le poulailler pour éviter les odeurs nauséabondes. Pour ce qui est du bruit émis par les poules, elles caquètent certes, mais hormis cas particulier, elles sont bien moins bruyantes que les voitures. Si vous voulez avoir la certitude de ne pas avoir de problème avec vos voisins, le mieux est de leur poser la question directement avant d’adopter. En ce qui me concerne, mes voisins trouvent que le caquètement de mes poules crée une ambiance campagnarde qu’ils trouvent sympathique 😊.
  • Vous êtes responsable de vos poules et des dommages qu’elles pourraient causer. Vous n’avez donc pas l’autorisation de les laisser vagabonder sur la voie publique ou chez vos voisins : « Le propriétaire d'un animal, ou celui qui s'en sert, pendant qu'il est à son usage, est responsable du dommage que l'animal a causé, soit que l'animal fût sous sa garde, soit qu'il fût égaré ou échappé. » (Code civil, article 1243).
  • En tant que particulier, vous n’avez pas l’autorisation de vendre les œufs de vos poules. Vous devez vous limiter à votre consommation personnelle, mais vous avez tout de même le droit d’offrir des œufs à vos proches.
  • Si vous détenez plus de 50 volatiles de plus de 30 jours, vous êtes considéré comme un éleveur et vous devrez donc être déclaré. Il faudra également vous conformer à un règlement sanitaire spécifique.
  • Bien évidement, vous êtes tenu de respecter le bien-être de vos poules, comme c’est le cas avec vos autres animaux : « Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. » (article L. 214-1).
  • L’installation d’un poulailler mobile ne nécessite aucune autorisation préalable au service d’urbanisme de la commune. Idem si l’emprise au sol du poulailler en dur n’excède pas les 5 m2. Au-delà de cette surface, la construction obéit aux règles du plan local d’urbanisme.



Quelle superficie ?
Les poules étant des animaux grégaires, il faut en adopter deux minimum. En ce qui concerne le poulailler, il faut compter au minimum 3 m2  par poule. Par poulailler, j’entends l’abris pour la nuit, ainsi qu’un espace pour se dégourdir les pattes. En revanche, il faudra qu’elles puissent accéder à un espace plus grand durant la journée : au minimum 10 m2  par poule car elles ont besoin de gambader. Avoir des poules sur un balcon est donc inenvisageable.

Exemple de poulailler vendu dans le commerce qui ne convient que pour la nuit :

Si vous ne souhaitez pas laisser vos poules déambuler dans votre jardin la journée, il faudra prévoir un poulailler avec un grand enclos, puisque ce sera leur lieu de vie permanent.

Adopter des poules : les bénéfices
Si l’adoption de poules est de plus en plus à la mode, c’est parce que cela présente de nombreux bénéfices.

n°1 Avoir des oeufs frais et de qualité
Après avoir goûté aux oeufs frais, les oeufs du commerce vous paraîtront insipides! De plus, étant donné que c’est vous qui nourrissez vos poules, vous pouvez être certains de la qualité de leur ponte. En effet, vous vous rendrez vite compte que la qualité des oeufs est intrinsèquement lié à l’alimentation des poules.

n°2 Des oeufs éthiques
Comme vous le savez sans doute, les poules pondeuses qui fournissent les oeufs vendus dans le commerce sont condamnées à une mort certaine. La plupart sont élevées dans des conditions atroces, mais même celles qui ont eu la chance de tomber dans un élevage  qui prend en compte leur bien-être connaitront une fin tragique : elles n’auront pas le droit à une retraite paisible, à moins d’être adoptées par des particuliers ou des refuges pour poules réformées. Adopter des poules, c’est aussi refuser de participer à ces pratiques en ne consommant plus des oeufs du commerce.

n°3 Des compagnes intelligentes
Contrairement aux idées reçues, les poules sont des animaux intelligents (cf L’intelligence de la poule). Même si elles sont souvent moins affectueuses qu’un chien ou un chat, certaines apprécient les câlins ! Ce sont des compagnes agréables et amusantes qui sont relativement faciles à apprivoiser.

n°4 L’écologie
Outre le fait que les élevages intensifs sont un fléaux écologique, avoir des poules permet de réduire ses déchets :
Aucun emballage d’œufs à jeter.
Elles permettent de recycler les déchets alimentaires car elles sont omnivores et elles ne sont pas difficiles à satisfaire. On estime qu’une poule peut faire diminuer de plus de 100 kg les déchets alimentaires ! Attention toutefois à ne pas les considérer comme des composteurs sur pattes, certains aliments ne sont pas bons pour elles et elles ont tout de même besoin d’une alimentation équilibrée.
Les fientes de poules constituent un excellent engrais.


Il ne faut cependant pas oublier qu’en adoptant des poules, vous vous engagez à prendre soin d’elle pendant plusieurs années : une poule peut vivre jusqu’à 10 ans !

 

 

Texte rédigé par Mimines & Pattounes

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