20 mars 2018

Beaucoup d’entre nous n’accepterait jamais de porter de la fourrure, car nous estimons que c’est une pratique cruelle et intolérable. Pourtant, étrangement, nous oublions presque que le cuir n’est ni plus ni moins que la peau d’un animal mort. Découvrez en quatre points pourquoi le cuir représente un fléau aussi bien pour les animaux que pour les humains et pourquoi il semble judicieux d’arrêter d’en acheter.


Raison n°1 : Pour ne pas cautionner les massacres des animaux
La peau est un sous produit très rentable pour l’industrie de la viande. Selon One Voice, elle représente en moyenne 40 % des profits rapportés par un animal. Le cuir n’est donc pas un moyen de «recycler» la peau des animaux qui sont abattus pour la consommation de leur viande, mais bel et bien un marché à part entière. Certes, certains cuirs proviennent d’animaux qui ont été tué pour être mangés, mais il existe également des élevages d’animaux exclusivement destinés à la production de cuir : pour certaines espèces, le cuir est plus lucratif que la viande.

Est-il réellement nécessaire de rappeler à quelle point les conditions d’abattages sont abominables ? Confinement, maladies, stress, maltraitance, mutilations, castrations sans antalgique... : bien qu’il soit réglementé en France, l’abattage reste néanmoins extrêmement violent. De plus, une grande partie du cuir est produit en Chine et en Inde. Or ce sont des pays qui ne possèdent pas de loi pour la protection animale. Les abattages y sont réalisés de manière particulièrement cruelle.

C’est plus d’un milliard d’animaux qui sont élevés et tués pour leur peau chaque année ! Beaucoup d’espèces sont victimes du commerce du cuir : vaches, chèvres, moutons, chevaux, cochons, chiens, chats... Savons-nous réellement à qui a appartenu la peau qui constitue nos chaussures ?


Raison n°2 : À cause de la provenance douteuse
Selon la loi française, il n’y a aucune obligation d’indiquer la provenance du cuir ni l’espèce animale dont il provient, hors mis pour la maroquinerie et les meubles.

Si dans la culture occidentale, tuer des vaches pour leur chair et leur peau est tout à fait acceptable, les chiens et les chats jouissent d’un statut particulier. La plupart des français n’envisagerait pas une seconde d’acheter du cuir de chien ou de chat. Pourtant la Chine, qui est l’un des pays producteurs de cuir le plus prolifique, exécute deux millions de chiens et de chats chaque année et une partie d’entre eux est destinée à la fabrication de cuir.

Inutile de préciser que ces animaux sont tués dans des conditions atroces. Après avoir fait une enquête dans un abattoir en Chine, PETA Asie a rapporté des images extrêmement violentes de chiens se faisant dépecer vivants. Pour plus de détails, rendez-vous sur le site de Peta France.

Étant donné que la législation française n’impose pas de préciser l’origine du cuir, il est impossible de savoir si nos chaussures ou nos vêtements en cuir ne sont pas fabriqués à base de peau de chien ou de chat.

Raison n°3 : Pour protéger l’environnement
Afin de permettre au cuir de ne pas se détériorer, les entreprises emploient un florilège de produits chimiques extrêmement néfastes pour l’environnement : formaldéhyde, goudron, arsenic, mercure, chrome et même cyanure. Les eaux usées sont ensuite déversées dans les rivières, polluant ainsi la nappe phréatique et les champs à proximité. Dans les régions où les tanneries sont nombreuses, les rivières sont devenues inhospitalières pour les poissons et les plantes et les riverains souffrent de maladies. En 2012, la Blacksmith Institute (une ONG) a classé les tanneries dans le top dix des industries mondiales les plus polluantes.

De plus, l’élevage intensif des animaux est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre. Il participe également à la déforestation de la forêt amazonienne et consomme une quantité d’eau non négligeable. C’est un véritable désastre écologique !


Raison n°4 : Pour lutter contre les conditions de travail des tanneurs
Les employés des tanneries travaillent dans des conditions déplorables. Exposés douze heures par jour aux produits chimiques, ils ne disposent presque d’aucune protection car les normes sanitaires ne se pas respectées. Des études ont démontré que ces travailleurs, dont certains sont des enfants, ont une espérance de vie de 50 ans seulement. Beaucoup souffre de problèmes respiratoires dû aux vapeurs des substances chimiques, de maladies de peau ou de cancer. De plus, les accidents du travail sont nombreux : un employé sur trois en serait victime.

Chaussures en cuir : l'affligeant quotidien des tanneurs indiens

Nos vêtements et nos chaussures, aussi jolis soient-ils, valent-ils tous ces sacrifices ? Il existe des alternatives au cuir : le simili-cuir, mais aussi les cuirs végétaux. Les marques de vêtements et de chaussures vegan se développent de plus en plus. Il est maintenant possible de trouver des articles aussi beaux qu’éthiques.

Texte rédigé par Mimines & Pattounes