La chasse, ou quand la tradition consiste à tuer

1 décembre 2019

Sous couvert de tradition et de préservation de la nature, la loi française autorise des individus à déambuler dans les bois armés de fusils. Ils ont la permission de chasser 89 espèces différentes ! Bien que la majorité des français soit contre ce loisir, les chasseurs (1,5% de la population) continuent de tuer chaque année plusieurs millions d’animaux, mais aussi des humains. Pourtant, la chasse n’est pas une nécessité, comme en atteste le canton de Genève qui a interdit la chasse depuis 1974.

 

La chasse, une tradition cruelle
Il est vrai que la chasse fait partie des traditions françaises et ce depuis des siècles. Cependant, la tradition ne devrait pas constituer un argument valable pour la pérennisation d’une activité si celle-ci n’est pas morale. Or, comment affirmer que la mise à mort « d’êtres vivants doués de sensibilité » (se référer au code civil) peut être éthique ?


La chasse ne régule pas la faune
Selon les partisans de la chasse, il s’agit du seul moyen de réguler la faune. Pourtant, le meilleur régulateur n’est autre que le prédateur naturel qui tue uniquement pour assurer sa survie. Si le nombre de sangliers a augmenté, c’est tout simplement parce que les humains ont tués ses prédateurs : les loups, les lynx et les ours.

De plus, un tiers des animaux tués chaque année provient d’élevages destinés à la chasse : ce sont 20 millions d’animaux élevés par l’homme qui sont lâchés dans la nature avant l’ouverture de la chasse. De même, certains chasseurs avouent mettre à disposition de la nourriture pour les sangliers afin qu’ils ne quittent pas leurs territoires et qu’ils puissent servir de cible vivante l’année suivante. Ils ont également introduit des cochongliers dans la nature (croisement entre laies et verrats), car c’est une espèce plus prolifique. On ne peut donc décemment pas parler de régulation !


La chasse pollue
En 2018, les chasseurs se proclamaient « premiers écologistes de France ». Ce slogan en a sans doute fait blêmir plus d’un ! En effet, avec la chasse, c’est 8 000 tonnes de plomb qui sont déversées dans la nature chaque année en France. Le plomb contamine les sols, les nappes phréatiques, les animaux mais aussi les humains, puisqu’il provoque le saturnisme.


La chasse est dangereuse

En France, on décompte près de 150 accidents de chasse chaque année, dont des non-chasseurs. Ainsi, beaucoup de randonneurs, de cyclistes et de cavaliers affirment se sentir en insécurité pendant les périodes de chasse. Bien qu’ils soient beaucoup plus nombreux que les chasseurs, ils sont pris en otage par ce loisir dangereux et meurtrier.


Tuer ne devrait pas être un loisir
Si elle fut longtemps une activité de subsistance, la chasse n’est désormais plus qu’un loisir qui consiste à tuer et à torturer.
En effet, la loi ne protège pas les animaux sauvages contre les actes de barbarie. Ainsi, certaines pratiques cruelles sont encore tolérées pour piéger et tuer les animaux : « Parmi les instruments de torture autorisés en France, il existe une grande variété de chasses dites « traditionnelles » avec des moyens de mise à mort par écrasement, étranglement ou encore épuisement, après une agonie de plusieurs heures. C’est ainsi que dans certains départements du sud de la France, grives, merles et bien d’autres espèces périssent sur des baguettes enduites de glu. » (ASPAS). Or, comment faire de la mort et de la souffrance un amusement ? C’est éthiquement condamnable !


La chasse n’est pas une nécessité. Des solutions existent pour permettre une cohabitation  harmonieuse et pacifique entre la faune et les humains.

« En incluant tous les êtres sensibles dans le cercle de la bienveillance, nous n'aimons pas moins les humains, nous les aimons mieux, car notre bienveillance est plus vaste. » Matthieu Ricard

 

 

Texte rédigé par Mimines & Pattounes

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